mercredi 18 avril 2018

Ce qu'il reste - Elena Varvello



Infos sur le livre

éditions : Le masque
date de publication : 10-01-2018
pages : 272
prix : 18€

Résumé éditeur


1978, nord de l'Italie. Elia a seize ans. C'est un jeune homme solitaire, en proie aux tourments de l'adolescence - ses amitiés fragiles, ses questionnements, ses premiers émois amoureux. Cet été-là, dans le petit village de Ponte, comme tous les étés, la chaleur est étouffante. Mais si l'atmosphère est particulièrement pesante, c'est que le père d'Elia a un comportement étrange depuis quelques temps, depuis qu'il s'est fait licencier de l'usine pour laquelle il travaillait. Persuadé d'avoir été victime d'un complot, il s'isole des heures dans le garage de la maison, à son van, rentrant parfois tard dans la nuit, sans explications. La mère d'Elia ferme les yeux. La mère d'Elia est une femme amoureuse. Un jour, le village est secoué par la disparition d'une jeune femme, montée à bord d'une fourgonnette qui s'est enfoncée dans les bois. À Ponte, tout le monde se connaît, tout se sait. Mais il y a des choses que personne ne peut imaginer. Trente ans après les faits, Elia raconte cet été où tout a basculé, et ce qu'il en reste.

Pourquoi ce livre ?


Merci aux éditions du Masque ainsi qu'à l'auteure de m'avoir offert ce livre à l'occasion des Quais du polar, ce qui m'a énormément touchée.

De quoi est-il question ?

Elia n'a que 16 ans, en 1978, lorsqu'elle découvre que son père n'est pas l'homme qu'il parait être aux yeux du monde. A l'âge où la majorité des jeunes de son âge ne rêvent que de sorties entres amis, de garçons et d'émancipation, Elia, elle, doit faire avec une ambiance familiale sombre et sans lendemain possible. Car Elia le sait, ce que son père a fait est impardonnable.

Les années ont passé depuis mais Elia a bien du mal à construire quelque chose, rongée par ce passé qui la mine, par le souvenir de ce père monstrueux, par la mémoire de cette mère perdue dans sa propre vie. Elia se souvient aussi de son amitié avec Stefano, un garçon qui l'aidera à se sortir de son histoire mais qui pourrait aussi être à la source de nombreux déboires.

Car ce souvenir c'est celui d'un père qui, un jour, emmena une femme en pleine forêt et lui infligea les pires horreurs de celles dont une femme ne se relève jamais tout à fait. Ce souvenir est celui d'un été où tout a basculé dans une petite ville italienne sans histoire, celui d'une adolescence brisée par des dégâts irrémédiables.

Du côté de la forme...

Entre une couverture magnifique, un éditeur que j'affectionne beaucoup et une auteure italienne, ce qui est suffisamment rare pour attirer mon attention, c'est sans hésité bien longtemps que je me suis plongée dans cette lecture sans précédant.

Dès le début de ce roman, le lecteur est prévenu : ce thriller ne sera pas un thriller de plus dans la veine du genre. Car ici, dès la première ligne, le lecteur est mis au courant du quand, du comment, du où, du qui et du pourquoi de l'acte commis : un homme, le père de la narratrice, a emmené une fille dans les bois et lui a fait subir des atrocités.

Alors bien sûr, l'ambiance dans ce roman n'a rien de commun avec ce que l'on peut attendre d'habitude d'un thriller et c'est ce que ce bouquin a de génial : une ambiance mise en place peu à peu pour que le lecteur ressente toute l'émotion de la narratrice qui sait. Une ambiance qui nous plonge au cœur de cette famille détruire par l'acte commis.

De fait, c'est un peu le sentiment d'un huis-clos que l'on a ici. Un huis-clos au cœur de la famille elle-même s'il n'est pas effectif dans le cadre. Et c'est avec beaucoup de talent que l'auteur nous plonge ici dans tout cela avec, parfois, un sentiment d'incompréhension relatif à celui du personnage. Et alors que les pièces se mettent en place, la vie s'efface devant la fixation dans un temps trop dur.

Et puis, ce roman nous plonge au cœur d'une petite ville italienne à la fin des années 1970 et je dois dire que j'ai beaucoup aimé être basculée dans ce genre de cadre dont on n'a pas forcément l'habitude. Ce roman nous plonge au sein d'une histoire familiale terrible et pourtant si proche de la réalité. Ce roman nous offre pourtant de belles relations humaines et d'amitié qui apportent un souffle frais.

Car c'est bien grâce à son style fort que l'auteure nous offre ici un roman qui marque. Ce style n'est ni plein d'hémoglobine ni dans une surenchère d'horreurs mais nous laisse entrevoir ce que peut être la vie d'une famille qui sait que, parmi ses membres, se cache un monstre. De fait, c'est par des sensations et des non-dits que l'auteur nous laisse ressentir toute la force de son intrigue.

En conclusion...

Voici un roman qui m'intriguait beaucoup et avec lequel j'ai passé un moment comme je n'en avais pas passé depuis longtemps, proche du coup de cœur, par une ambiance et des personnages qui, au final, pourraient être n'importe qui. L'auteur nous fait frissonner et joue sur les codes du souvenir pour nous montrer combien notre passé influe sur notre présent, plus encore quand un secret de famille est si lourd à porter.
Ce roman est le première de l'auteure traduit en France et, je l'espère, pas le dernier.

1 commentaire:

  1. Ah, tu m'intrigues énormément avec cet avis ma belle, je note absolument !

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