jeudi 14 décembre 2017

Itinéraire d'un jeune stéphanois pendant la guerre - Maurice Passemard

Résultat d’images pour itinéraire d'un jeune stéphanois pendant la guerre passemard

Infos sur le livre

éditions : Actes Graphiques
date de publication : 31-12-2016
pages : 222
prix : 24€

Résumé éditeur

Maurice Passemard a 15 ans lorsque la guerre éclate le 3 septembre 1939. Ses parents sont commerçants, II va au Lycée, joue au football et dessine a ces heures perdues. Un adolescent comme les autres. Pourtant, de 1939 a 1945, Maurice va grandir bien plus vite que les jeunes hommes de son age. L'étudiant aux Beaux-Arts et sympathisant de la Résistance devient, en 1944, ouvrier aux usines Barrouin pour échapper au STO. Le 26 mai 1944, lorsque Saint-Etienne est bombardée, Maurice Passemard parcourt la ville des jours durant comme pompier volontaire éteindre les incendies, porter secours aux blesses, s'occuper des sinistrés. A la libération de la ville, fin août 1944, II s'engage dans l'armée française. Maurice se bat ainsi dans les Alpes de l'hiver 1944 au printemps 1945. Ces expériences diverses qui font mûrir plus rapidement ont toutes un point commun : Maurice Passemard les a dessinées. Le soir après l'usine, au repos après avoir secouru la population bombardée ou dans une casemate d'un fort alpin, l'ancien étudiant aux Beaux-Arts sort son carnet et ses crayons pour redonner des couleurs a un pays et une population qui vivent et se battent toujours et encore. Cet ouvrage n’est pas l'histoire d'un Résistant stéphanois. C'est l'itinéraire dessiné d'un jeune Stéphanois pendant la Seconde Guerre mondiale.

Pourquoi ce livre ?


C'est à la fête du livre de Saint-Etienne que j'ai fait l'acquisition de ce livre qu'il me fallait absolument dans ma bibliothèque, un livre que j'ai acheté hors optique blog ce qui n'arrive pas souvent.

De quoi est-il question ?


C'est à l'âge de 15 ans que Maurice Passemard entend à la radio, accompagné de ses parents, que la guerre est déclarée. Durant les premières années de la guerre, il vivra les tickets de rationnement, le marché noir et les longs kilomètres à vélo pour aller chercher un peu de nourriture dans les campagnes. Il travaillera aussi de longues heures au sein des usines Barroin, typiques de Saint-Etienne.

Le 26 mai 1944, Saint-Etienne est bombardée. A ce moment-là, Maurice Passemard fait partie des pompiers volontaires de la ville. A à peine une trentaine, il devra intervenir avec des amis sans trop savoir quoi faire pour sauver les blessés de Saint-François, de l'école Tardy ou encore du quartier du Soleil, tous touchés par les bombes.

La même année il devient le Colonel Passemard et s'engage dans la bataille des Alpes. Durant des semaines, il devra évoluer dans la neige, dans les pires conditions, avec des ravitaillements en nourriture dérisoires. Il apprendra cette année-là la définition exacte de "mort de fatigue" mais aussi le courage et l'amitié.

Du côté de la forme...

Il est des livres comme ça que vous ne souhaitez pas acquérir pour un blog mais simplement pour lui-même et parce que l'auteur compte dans votre vie pour des raisons hors passion de la lecture. C'est le cas de celui-ci d'où une chronique un peu différente.

La première fois que j'ai eu la chance, et même l'honneur, d'entendre le témoignage du Colonel Passemard, c'est lorsque j'ai fait mon service civique. Dans le cadre d'un événement intitulé Ecole de la Mémoire, journées sur la seconde guerre avec des enfants de Cycle 3 à Saint-Etienne, le colonel comptait aux élèves son expérience devant leurs yeux ébahis.

Au sein de son témoignage, chaque année, le colonel conte la vie à Saint-Etienne pendant la guerre, le bombardement de la ville et toute l'horreur restée en mémoire des stéphanois, la bataille des Alpes que l'on connait pas toujours mais que le colonel revit inlassablement pour nous. C'est tout ça qu'il nous invite à redécouvrir ici, inscrit dans le papier cette fois.

Ce livre, en vérité, ce n'est pas le témoignage écrit de M. Passemard mais une retranscription par les éditions de son témoignage oral. C'est pourquoi on retrouve dans le texte les tics verbaux du colonel. Imperceptible pour le lecteur non averti mais comme un doudou pour quiconque a déjà pu entendre ce témoignage.

Au-delà du témoignage lui-même, ce livre est agrémenté de documents explicatifs proposant une objectivité au lecteur et quelque chose de plus objectif que le simple regard 'un homme ayant vécu tous ces événements. Un moyen pour les plus jeunes de comprendre un peu plus l'Histoire de leur ville ou, en tout cas, d'une ville ayant subit la guerre.

Et puis, ce qui est magistral dans ce livre, c'est ce qui fait toute la force du style de M. Passemard : les illustrations. M. Passemard a fait les beaux-arts et son histoire il ne la raconte pas seulement par des mots. Il la raconte aussi par ses dessins, toujours poignants, toujours empreints de toute la réalité d'une époque. Les photos sont un plus non négligeable à l'ensemble.

Je conçois que cette chronique ne dira pas grand-chose à toute personne s'éloignant du rayon stéphanois mais je ne saurais trop vous conseiller de vous renseigner sur l'Histoire de Saint-Etienne pendant la guerre si j'ai réussi, ne serait-ce qu'un peu, à vous intriguer avec ce billet. Cette chronique un peu différente méritait cependant sa présence ici plus que n'importe quelle autre peut-être.

En conclusion...


Voici un livre que j'ai souhaité acheté en souvenir de moments magiques au sein d'une association pour laquelle j'ai beaucoup aimé travailler. A travers ce livre j'ai retrouver toute la force du témoignage de M. Passemard et ai été émue une nouvelle fois devant tant de vécu et de tant d'envie de transmettre cette histoire. A découvrir absolument !

Petit message perso, une fois n'est pas coutume, pour remercier tout particulièrement M. Patrick Lablanche, mon tuteur de service civique, pour entre autre m'avoir permis de découvrir M. Passemard.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire