samedi 29 novembre 2014

Monsieur mon Amour - Alexandra de Broca



Infos sur le livre

éditions : Albin Michel
date de publication : 06-11-2014
pages : 233
prix : 18€

Résumé éditeur


Princesse vertueuse totalement dévouée à Marie-Antoinette ou conspiratrice et séductrice aux mœurs dépravées ? Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, fut en son temps l’objet des plus folles rumeurs. Au fil d’une bouleversante correspondance imaginaire, Alexandra de Broca, l’auteur de La Princesse effacée, se glisse dans la peau de cette jeune aristocrate turinoise, veuve à dix-neuf ans du descendant d’un bâtard de Louis XIV, qui lui aura fait subir les pires affronts. Comme tant d’autres victimes expiatoires du régime de la Terreur, cette femme fragile, attachée à la famille royale au point de reprendre ses fonctions après la fuite du roi, connaîtra une fin atroce. Du fond de la geôle parisienne où elle attend son jugement, Marie-Thérèse écrit chaque jour à Philippe d’Orléans, député et proche de Robespierre. Comme la vertu s’adresse au vice, elle commence ses lettres par « Monsieur mon Amour »..

Pourquoi ce livre ?

Merci à Gilles Paris pour l'envoi de ce roman historique sur lequel je ne me serais pas forcément arrêtée de prime abord. Cela aurait été dommage.

De quoi est-il question ?

Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe, aurait pu tout avoir pour être heureuse. Or, à peine sortie de l'adolescence, on la marie à un homme violent, un bâtard de Louis XIV, un homme qui lui fera subir de terribles affronts tels que des nuits entières de viols par l'un de ses domestiques dans le but de "l'initier". L'homme en question mourra peu de temps plus tard à la suite d'une trahison et, à 19 ans à peine, la princesse se retrouve veuve.

Désormais seule au monde, Marie-Thérèse restera très proche de la famille royale et notamment de Marie-Antoinette en qui elle voit la femme plus que la reine, une amie plus qu'une femme de pouvoir. Alors que le régime de la Terreur fait rage et que de nombreux nobles fuient la France, la princesse de Lamballe reste fidèle à sa reine. Elle sera jetée en prison et, du fond de sa cellule sordide, elle n'aura d'autre ambition que de demander du simple papier pour écrire des lettres à Philippe d'Orléans dans lesquelles elles racontera son histoire et son espoir d'être encore sauvée.

Du côté de la forme...

Je ne lis pas très souvent de romans purement historiques et encore moins relatifs à cette époque très embrouillée de l'Histoire de France. Mais, j'ai trouvé le résumé de ce roman tellement intrigant et la couverture tellement belle, soyons honnêtes, que j'ai eu envie de me plonger dans cette lecture pour découvrir ce personnages dont je n'avais jamais entendu parler.

Nous découvrons dans ce roman la princesse de Lamballe le jour où elle est arrêtée pour être jetée en prison et, dès le début, nous sentons une dualité chez cette femme qui a la fois est dépassée par ce qui lui arrive et à la fois le comprend fort bien, qui à la fois est terrorisée par l'avenir et à la fois montre une volonté de faire face en gardant une stature honorable. De fait, cette peur doublée de ce courage m'a rendu ce personnage immédiatement sympathique avec l'envie de connaître son histoire et de comprendre comme elle avait pu  "en arriver là".

L'histoire de la princesse, nous la découvrons par le biais de lettres que Marie-Thérèse écrira à Philippe d'Orléans qu'elle espère voir venir la sauver, ce qui n'arrivera jamais. Dans ces lettres, la princesse raconte son enfance et son mariage désastreux, son veuvage et sa relation particulière à la famille royale et notamment à Marie-Antoinette qu'elle aime profondément. Dans ses lettres, elle dévoile aussi à Philippe d'Orléans l'amour qu'elle lui porte.

Ce roman composé de lettres navigue entre deux genres : d'une part le roman épistolaire avec des événements racontés par le biais de lettres et, d'autre part, le journal intime avec l'idée d'une femme qui écrit pour se libérer mais dont nous ne lirons jamais les réponses qu'elle recevra. A ce titre, les lettres de Marie-Thérèse semblent nous être directement adressées et le lecteur est mis à mal de ne pouvoir aider cette femme victime d'un régime dirigé par la folie des hommes.

L'auteure parvient dans son roman à mêler une langue historique et une langue restant accessible ce qui rend la lecture de ce roman très agréable tout en restant instructive sur toute une époque pour laquelle il est parfois difficile de concevoir l'individualité des individus. Dans ce roman, l'Histoire se mêle à l'individualité, la peur à l'espoir et le besoin de raconter à une crainte constante de dénoncer ou de se faire prendre à écrire ce qu'il ne faudrait pas. A tout cela, s'ajoute une pointe de romance et d'amour sincère pour une famille sur la sellette à laquelle la princesse restera fidèle jusqu'au bout.

En conclusion...

Je serais sans doute passée à côté de se roman si je ne l'avais pas vu dans le programme de presse de Gilles Paris et je serais vraiment passée à côté de quelque chose de pas mal du tout qui vaut vraiment le déplacement. Ce roman m'a permis de passer un très bon moment de lecture et, de fait, je vous engage vivement à y jeter un oeil. A l'occasion, j'espère lire l'autre roman de l'auteure pour découvrir l'histoire d'une autre personnalité de l'Histoire.

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