mardi 2 septembre 2014

Wave - Sonali Deraniyagala



Infos sur le livre 

édition : Kero
date de publication : 01-09-2014

Résumé éditeur

Le matin du 26 décembre 2004, un tsunami frappe l’Océan indien. Sonali Deraniyagala, en vacances au Sri Lanka, son pays natal, en réchappe miraculeusement. Mais, de sa famille, elle est la seule. La vague lui a pris ses parents, son mari et ses deux petits garçons. Wave raconte l’histoire de ce jour, où elle a tout perdu, et de tous ceux qui ont suivi. Les mois, les années lorsque l’insupportable déchirement du souvenir succède aux premiers moments d’horreur. La matière de ce livre, c’est la peine impalpable, indescriptible de la narratrice. Sonali Deraniyagala réussit un récit poétique, sans concession et incroyablement digne sur comment survivre à l’inimaginable.

Pourquoi ce livre ?

En tant que grande amatrice de témoignages, j'ai eu envie de lire ce titre dès que je l'ai vu sur le net et je remercie beaucoup les éditions Kero grâce à qui j'ai pu le découvrir.

De quoi est-il question ?

Nous sommes le lendemain de Noël au Sri Lanka en 2004. Alors que l'auteure profite de ses vacances et des fêtes de fin d'année, elle voit par la fenêtre de son hôtel que l'océan se comporte bizarrement. Sans réfléchir davantage, elle appelle son mari et, tirant ses enfants, elle se met à courir le plus vite possible. Mais l'océan les rattrape bientôt. Sonali se retrouve alors à devoir lutter pour sa survie en se demandant à chaque instant où on été propulsés ses enfants et si ses parents ont eu le temps de fuir avant l'arrivée de la vague.

Un temps passe et l'océan se retire. Il faut alors se rendre à l'hôpital pour espérer retrouver les membres de sa famille et se faire soigner les multiples blessures dues à l'horreur. Des blessés arrivent à chaque minute mais les heures passent et Sonali ne voit pas les siens être amenés à l'hôpital. Elle devra bien se faire à l'évidence : elle seule a survécu.

Il faut alors rentrer et reprendre sa vie. Mais comment reprendre sa vie lorsque les siens vous ont été pris par une catastrophe à peine imaginable ? De l'aphasie aux portes de la folie, c'est son parcourt après l'horreur que l'auteure nous dévoile alors ici...

Du côté de la forme...

Il y a des livres comme ça qui vous bouleversent au plus profond de vous-même et qui, même une fois le livre refermé, vous hantent encore.
Tout le monde doit se souvenir de ce tsunami advenu à Noël 2004 dont on avait tant parlé à l'époque et qui avait ému le monde entier. Pourtant, comme souvent lors de ces catastrophes, on fini par ne plus y penser et on ne se demande pas qu'elle est la vie des survivants après la catastrophe.
C'est cette volonté de nous montrer que les conséquences d'une catastrophe durent toute une vie que l'auteure nous présente ici.

Le premier chapitre du livre nous présente la catastrophe. L'auteure nous montre comment elle a couru pour sauver sa vie et celles de ses enfants, comment elle s'est raccroché à ce qu'elle a pu pour survivre face à la vague, comment la peur et la mort ont envahi ces instants. Avec son récit, l'auteure nous plonge dans ces instants horribles et nous donne le ton pour la suite : la litote ne sera pas de mise ici pour "préserver" le lecteur.

Une fois la catastrophe passée, on pourrait croire que le récit va montrer la reconstruction de l'auteure mais ce ne sera pas le cas. Car après la catastrophe, c'est l'épreuve de l'hôpital et des victimes puis l'épreuve qu'est celle d'admettre la disparition de ceux que l'on aime. 
Ensuite, il faut rentrer chez soi. Rentrer en laissant les disparus derrière soi. C'est alors que l'envie de mourir va prendre l'auteure. L'envie de mourir et la haine pour ceux qui continuent à vivre comme cette famille de hollandais qui ira vivre dans cette maison où l'auteure et sa famille avaient vécu tant de bons moments.

Ce cheminement vers la folie m'a bouleversée mais pas tant que cette inquiétude des détails pour continuer à faire vivre la famille : le refus de changer les draps, la recherche d'une tâche laissée par les enfants, la trouvaille de boue sur le paillasson qui apparaît comme une relique.
On sent peu à peu l'auteure s'enfoncer dans son désespoir en sachant cependant qu'elle a dû s'en sortir (puisqu'elle écrit le livre) mais tout en se demandant comment.

Le style de l'auteure est poignant et le simple fait d'écrire cette chronique me replonge dans ce témoigne et me porte à nouveau dans cette émotion que j'ai pu ressentir au fil du livre.
Au fil des pages, j'ai pleuré, eu envie de hurler et n'ai pu m'empêcher de me demander comment, moi, j'aurais réagi face à une telle épreuve. Mais une telle question ne peut que rester sans réponse car personne ne peut savoir comment il vivrait une horreur pareille.

En conclusion...

Voici un témoignage absolument incroyable qui, sans que je ne sache vraiment pourquoi, m'a semblé différent de tous les témoignages que j'ai déjà été amenée à lire. Cette lecture m'a énormément touchée et, vous l'aurez compris, je vous conseille vivement de vous précipiter chez votre libraire dès maintenant pour vous le procurer.
Un témoignage qui bouleverse et qui mérite vraiment d'être lu par le plus grand nombre.

4 commentaires:

  1. Le thème m'intéresse et il a l'air très touchant . Je le note . Merci de la découverte .

    RépondreSupprimer
  2. Une histoire dramatique en effet. J'ai moins apprécié que toi... je suis restée un peu en retrait (peut-être pour me protéger d'une identification qui serait trop douloureuse à encaisser) mais ça n'enlève pas les qualités de ce roman.
    Je me suis permis de citer ton billet -plus élogieux que le mien- à la fin du mien :)
    Au plaisir de te lire,
    Cajou

    RépondreSupprimer
  3. Un témoignage qui me fait très envie !

    RépondreSupprimer
  4. J'ai lu ce livre pendant monstage à la bibliothèque. je devais en faire la catalographie alors j'en ai profité. Ce livre m'a attiré car je suis moi-même née dans ce pays et voir les images de cette catastrophe m'avait profondément ému.
    Ce témoignage est poignant, dur et j'ai eu beaucoup de peine pour cette dame.

    RépondreSupprimer